25 novembre 2014

Soulages

Bon, je le concède, ça fait un peu bobo d'aller voir le musée Soulages à Rodez... ;-) j'assume!
Ma curiosité avait déjà été aiguisée par la rencontre de ses outrenoirs au Musée Fabre à Montpellier. J'avais été intéressée, étonnée, mais pas conquise. Quant aux vitraux de Conques, croisés un jour lointain de périple en moto, je n'hésite pas à dire que je n'avais rien compris!

Mais là, dans la rencontre avec ce peintre, dans l'écrin qui lui a été construit intuitu personae, j'ai ressenti, intimement, la recherche de toute une vie, autour de la lumière et son contraire, le corps à corps avec la matière, l'intuition fulgurante que le noir est une matière, une lumière, une couleur.
Pour moi, photographe de noir et blanc, Soulages renverse les choses: écrire avec la lumière, ou son contraire, avec les pleins ou avec les "trous" de ses plaques... de cuivre?

Ce musée n'est pas un "geste architectural" spectaculaire, il s'intègre facilement et discrètement au paysage urbain de Rodez. Mais l'aménagement intérieur a été pensé intégralement en fonction de l'itinéraire dans l'oeuvre: cabinet des gravures, broux de noix, outrenoirs...
Si la démonstration est pédagogique, elle est avant tout sensible.



La plaque de cuivre, la gravure, et la plaque de bronze












 Soulages dit qu'il faut danser devant ses outrenoirs, et c'est ce mouvement qui anime sa matière.

1 commentaire:

François Canard a dit…

Superbe....et je crois me rappeler de la balade moto